Hamas hostages: dread and dead end

Ce ne sont pas d’images dont on parle, en réalité, mais bien d’êtres humains encagés. Des otages israéliens contraints de se prêter sous l’œil macabre d’une caméra et la menace d’une arme à feu à des mises en scène tout droit sorties d’esprits malades. Ceux de leurs geôliers du Hamas, avec en toile de fond un simulacre d’exécution, puisque l’un de leurs prisonniers, Evyatar David, 24 ans, enlevé à la rave party le 7-Octobre est montré, presque deux ans plus tard, torse nu, squelettique, au fond d’un tunnel avec une pelle en main, sommé de creuser sa propre tombe.

De la nourriture, dit-il, il n’y en a pas ! Et c’est vrai, qu’il n’y en a pas de nourriture, ou très peu, pour les otages. Il n’y en a pas assez non plus de nourriture pour les deux millions de Palestiniens qui vivent assiégés par Israël à Gaza. En revanche, il y en a sans doute en large quantité, des denrées, pour les hommes qui filment ces images, car le Hamas, lui, même affaibli, a encore les moyens de mener sa guérilla et de manger à sa faim.

Est-ce une forme d’échec pour Israël ?

En tout cas, ce qu’illustrent ces images, c’est le piège mortel dans lequel sont enfermés ces deux peuples, israélien et palestinien. D’une part, elles ont eu pour effet de renforcer l’intransigeance de leurs dirigeants : désormais Israël exige la libération de tous les otages en un bloc et le désarmement du Hamas. En clair, sa capitulation sous forme d’ultimatum. Refus catégorique, font savoir ses porte-voix tant qu’un État palestinien ne verra pas le jour avec Jérusalem pour capitale. Autant dire qu’à ce stade, l’impasse est totale.

Car l’autre conséquence de ces vidéos, si rien ne bouge, sera évidemment de prolonger les souffrances de part et d’autre. Celles des familles d’otages et de leurs proches en Israël dont les plaies ne se refermeront pas tant qu’ils ne seront tous pas rentrés. Et puis de l’autre côté, la population à Gaza coincée entre les bombardements israéliens, la famine qui menace et la férule du mouvement islamiste.

Une impasse ?

Y a-t-il une porte de sortie ? Dans cette affaire, le Hamas joue sa survie dans une course à la mort, mais cette course à la mort, il finira par la perdre. Parce qu’on ne triomphe jamais contre son peuple en paradant dans les ruines et entre les cadavres et, qui plus est, en jouant de cette façon la carte des otages.

S’il existe un chemin, c’est celui ouvert par la Conférence de l’ONU sur la solution à deux États, où pour la première fois, des pays comme l’Égypte, le Qatar, la Turquie et même la Ligue arabe en tant qu’organisation, appuient la liquidation militaire du mouvement islamiste et l’émergence d’une alternative palestinienne crédible en échange d’une reconnaissance mutuelle Israël-Palestine.

Un horizon politique donc, c’est le seul moyen d’obtenir un cessez-le-feu durable, de mettre fin au calvaire des otages et à cette guerre à Gaza où 2 millions de Palestiniens n’ont plus aucun recours ni contre la férocité de l’armée israélienne, ni contre le Hamas et son cynisme mortifère.

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