La kétamine apparaît à la fin des années 90 dans le milieu techno-alternatif et depuis quelques années, son utilisation s’est considérablement banalisée. “On a vu apparaître via des centres d’addictovigilance un nombre croissant de personnes qui sont venues, même des décès liés à l’usage de ces kétamines, explique Hervé Martini, médecin addictologue et secrétaire général de l’association Addiction France. Donc ça nous interpelle parce que lorsqu’on arrive dans le système de soins, lorsqu’il y a des décès, ça veut dire qu’il y a probablement une population plus large qui doit en consommer ou qui voit transiter dans des soirées, dans des milieux, la présence de kétamine.”
Prix faible, dangerosité élevée
Une explosion de la consommation qui s’explique aussi par le prix de la kétamine, aux alentours de 20 euros le gramme contre 50 euros au début des années 2010. Une drogue très présente dans les milieux festifs à tel point que les consommateurs en oublient souvent le caractère extrêmement dangereux. “On peut avoir effectivement un tropisme cardiaque, le cœur va augmenter sa fréquence cardiaque, des problèmes d’hypertension, des troubles de la mémoire aussi, liste Hervé Martini. On peut avoir des comportements à risque, on peut se retrouver dans des situations qui ne sont pas recherchées. On peut avoir aussi des phénomènes d’état délirant.“
Et dans les cas les plus graves, les patients peuvent aussi souffrir d’insuffisance rénale.