“Jamais je n’aurais pensé tomber sur tout ça”, raconte Maria*, mardi 5 août, à France Inter. Cette jeune femme de 19 ans a permis l’arrestation puis la mise en examen le 2 août d’une infirmière de 26 ans, placée sous contrôle judiciaire. Cette dernière est soupçonnée d’avoir agressé sexuellement des bébés à l’hôpital de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, et a été suspendue à titre conservatoire. D’après le parquet de Bobigny, les faits ont été commis en décembre 2024 et janvier 2025.
Maria a permis à l’enquête de débuter en identifiant, via le réseau social X, anciennement Twitter, un homme de 28 ans, lui aussi placé sous contrôle judiciaire et mis en examen. “Un mec normal sur Twitter, rien de plus, rien de moins”, se souvient-elle. Au départ, tous deux parlent de la difficulté de vivre seuls, puis la conversation dérape et l’internaute envoie à Maria des contenus sexuels puis pédopornographiques.
Un compte X avec des vidéos à caractère sexuel
“Il me laisse prendre connaissance d’un deuxième compte X où il publie des vidéos de lui pendant ses relations sexuelles”, raconte Maria qui s’est dit “pourquoi ne pas aller plus loin pour voir comment il pense, comment il réfléchit, savoir qui il est”. L’homme lui envoie alors pendant trois jours des vidéos, “notamment une avec trois bébés et deux femmes”. “Il me disait que ça les excitait que le bébé soit dans la même pièce et que le nourrisson pleurait par moments”, décrit Maria. L’étudiante est écœurée. “J’étais incapable de manger, de dormir tranquillement”, se souvient-elle.
Maria enregistre les messages et les films que lui a envoyés l’homme en question, puis contacte sur le réseau social X l’association Alerte pédo. “Sur Twitter, on est assez connus pour trouver toutes les informations et comment agir. Nous, on a aidé à trouver ceux qui commettent ces crimes-là, mais aussi les victimes”, explique à France Inter celui qui se fait appeler Mérogis, membre de l’association. Puis, des vidéos d’alerte circulent sur TikTok. Elles parlent d’un “scandale dans un hôpital du 93”. L’infirmière s’est dénoncée, le 30 juillet, à la police qui a ensuite interpellé son compagnon.
*Prénom d’emprunt