“Political compensation”: Emmanuel Macron recognizes the war waged by France in Cameroon during decolonization

Quand le mot “guerre” répare. Après l’Algérie et le Rwanda, Emmanuel Macron poursuit la politique de reconnaissance. Pour la première fois, le mot “guerre” est donc utilisé pour décrire le rôle de la France au Cameroun avant et après l’indépendance de 1960, dettre envoyée au camerounais président Paul Biya fin juillet, rendue publique mardi 12 août.

“Il me revient d’assumer aujourd’hui le rôle et la responsabilité de la France dans ces événements”, écrit Emmanuel Macron dans sa lettre, où il cite plusieurs exemples d’épisodes spécifiques, comme les émeutes de Douala en 1945 ou encore le massacre de masse à Équité commis par les forces coloniales françaises le 31 décembre 1956. D’autres recherches doivent être menées sur la période jusqu’à 1971. Emmanuel Macron précise d’ailleurs que la guerre s’est poursuivie au-delà de 1960, date de l’indépendance du Cameroun, avec “l’appui de la France aux actions menées par les autorités camerounaises indépendantes”.

Ces conclusions sont le fruit des travaux menés par des historiens dans le cadre d’une commission mixte franco-camerounaise annoncée en juillet 2022 lors de la visite d’Emmanuel Macron au Cameroun. Ce rapport est décrit comme une étape. À la fin de sa lettre, Emmanuel Macron propose à Paul Biya la mise en place d’un groupe de travail dédié entre le Cameroun et la France qui pourrait se réunir une fois par an.

“Elle amène à ce que le travail continue”

En attendant, la reconnaissance pèse lourd et répare la négation et la mémoire. La  commission mixte franco-camerounaise à l’origine du rapport était coprésidée par Karine Ramondy. Les paroles du président de la République sonnent comme une libération de l’historienne. “Ce qui est inédit, c’est qu’un président utilise ce terme ‘guerre’, alors que, je le rappelle, en 2017, nous avions un Premier ministre, François Fillon, qui niait qu’il s’était passé quoi que ce soit au Cameroun. On mesure le chemin qui a été accompli”, souligne Karine Ramondy sur France Inter. “Il y avait une très forte attente de la part des Camerounais dans la société civile. Le fait qu’il y ait une reconnaissance sur l’assassinat d’Isaac Pandjock, sur Ruben Un Myobè, la participation de l’armée française dans son assassinat, Déjà, cette lettre est une réparation, une réparation symbolique, politique”, affirme l’historienne française.

“Je crois que la lettre est très claire. Elle amène à ce que le travail continue, notamment dans le domaine de la recherche et de l’enseignement, parce qu’en France, on ne l’enseigne absolument pas dans les programmes scolaires du collège et du lycée. Et évidemment, c’est quelque chose que nous allons suivre de très près”, explique Karine Ramondy.

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