Trump, Taiwan and AI … The art of deal!

Les droits de douane sont une arme utilisée à des fins de suprématie, il n’y a pas d’autre mot, pour dominer l’Intelligence Artificielle ! Exactement comme si Donald Trump appliquait à la lettre ce que Vladimir Poutine avait prédit en 2017 : celui qui deviendra le leader de l’IA sera le maître du monde.
8 ans plus tard on y est, en tout cas on est au seuil d’une accélération technologique sans précédent dans les domaine civil, économique et militaire.

Dans l’une de ses revues stratégiques de 2023, le Pentagone y va d’ailleurs tout droit : “L’intelligence artificielle assure un avantage de décision indispensable sur le champ de bataille. Même raisonnement côté chinois où, dans un document du Conseil des affaires d’Etat, Pékin ambitionne de devenir la puissance n°1 d’ici 2030 en matière d’IA.

De part et d’autre du Pacifique, les investissements sont massifs. Environ 120 milliards de dollars par an pour les Etats-Unis contre 90 à 100 milliards pour la Chine. La compétition est lancée !

Au cœur de cette compétition, Taïwan et cette fameuse entreprise : TSMC

TSMC, un bijou technologique. Leader mondial des semi-conducteurs qu’on trouve dans tous les appareils électroniques, téléphone, voitures, montres, consoles… ça c’est pour le grand public.

À côté de cela, il y a les puces à haute valeur ajoutée que produit TSMC : très utilisées dans l’industrie militaire et par les géants de la Tech, souvent des américains (Apple, Google ou Open AI qui lance aujourd’hui la version 5 Chat GPT).
Précisément grâce à ces semi-conducteurs de pointe, Etats-Unis et Chine en sont extrêmement dépendants. Ce sont des leviers de puissance que seule cette entreprise taïwanaise est capable de fabriquer.

Un enjeu géopolitique

TSMC produit aujourd’hui 90% des puces les plus avancées du monde. Tout cela sur un territoire situé à 130 km à peine des côtes chinoises dont Pékin, vous le savez, revendique la possession, et qu’en principe les Etats-Unis s’engagent à protéger.

Mais le fait que Taïwan concentre à elle seule la fabrication de ces composants lui offre, aussi, une sorte de bouclier, une manière de se protéger d’une invasion ou d’un blocus de la Chine parce qu’un conflit avec son voisin menacerait directement l’approvisionnement mondial.

Une telle menace serait inacceptable pour Washington : d’abord parce que les Etats-Unis et le monde, on le disait, ont besoin de ces puces au quotidien. Mais surtout parce que, du point de vue américain, dans ce contexte de rivalité autour de l’IA, et dans des domaines aussi sensibles que le militaire, il serait impensable que Pékin s’empare d’un tel avantage. Le risque de confrontation serait majeur. Or aujourd’hui, aucune de ces deux puissances n’a intérêt à s’affronter de la sorte.

Et c’est là qu’interviennent les droits de douane et, pour en être exempté, TSMC a annoncé investir 100 milliards de dollars afin de construire 3 nouvelles usines aux Etats-Unis. Le Taïwanais en possède déjà trois en Arizona.

Conclusion dans cette affaire : Washington sécurise son accès à des puces très sophistiquées, il maintient son leadership face à la Chine tout en offrant à Taïwan une garantie de sécurité supplémentaire.
Oui les droits de douane façon Trump sont une arme géopolitique !

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