Alors que le modèle de la fête générique, normative et standardisée de la boîte de nuit accuse une baisse de fréquentation, se développe de nouveaux espaces festifs cherchant à se singulariser, à mettre en avant des qualités d’inclusivité pour se distinguer d’un cadre perçu comme violent. De la même façon, le nombre de festivals en France connaît un essor sans commune mesure avec les pays voisins. Dans ce contexte, les polémiques récentes après d’importantes scènes de liesse dans les rues de Paris (victoire du PSG, fête de la musique) témoignent d’une préoccupation croissante d’une partie de la population pour les garanties de sécurité lors des grands événements festifs. Que disent-ils des changements de la place que l’on accorde à la dimension subversive, débordante, voire parfois franchement violente que l’on associait ordinairement à la conception de la fête publique, issue du carnaval ? Ces aspirations attestent-elles d’une volonté d’ouvrir la fête à une plus grande variété de publics, ou au contraire d’un resserrement de ce qui est acceptable ou non dans la fête, et donc d’une plus forte exclusion de certaines personnes considérées comme indésirables dans l’espace public ? Où va la fête ?