À quelques heures de ce rendez-vous crucial, comment ne pas avoir en tête l’altercation violente du 28 février dernier dans le bureau Ovale.
Donald Trump et son vice-président d’un côté menaçant de l’autre Volodymyr Zelensky de laisser tomber l’Ukraine.
À l’époque, le point d’accrochage, cela avait été les fameuses garanties de sécurité exigées par le président ukrainien en échange d’un accord sur les minerais critiques.
“Je ne me soucie pas de sécurité“, avait balayé Donald Trump. “Moi, mon souci, c’est de conclure un deal…“
Bientôt sept mois plus tard, on y est, un deal général est à portée de main ou pas !
En tout cas, c’est exactement la même question que Zelensky posera au président américain.
Quid des garanties de sécurité ?
Mais dans un contexte radicalement différent, Kiev est en difficulté sur le terrain et puis en Alaska, Poutine a littéralement mis une disquette dans la tête de Trump. Cette paix qu’il est si pressé d’arracher. Elle ne se fera qu’à une condition : un accord global sur la sécurité du continent Européen et si pour négocier, il faut un cessez-le-feu, là encore Kremlin pose un préalable : tout le Donbass devra lui être cédé, cette région sur laquelle l’armée russe s’est cassée les dents.
Mais dans quel état d’esprit Zelensky arrive à Washington ?
D’abord sur la forme, tout sera fait pour ne reproduire le fiasco de février dernier dont le président ukrainien a tiré quelques leçons.
Entre temps, il a revu Trump. C’était en avril dernier au Vatican. Ensuite, il a nommé une nouvelle ambassadrice à Washington dont la mission est précisément de réchauffer les relations avec l’administration Trump.
Enfin, et c’est sans doute là le fait majeur, le président ukrainien est accompagné/épaulé d’une grande délégation, Giorgia Meloni, le Chancelier Merz, Ursula von Der Leyer, Keir Starmer, Mark Rutte le secrétaire général de l’Otan et Emmanuel Macron. On sent bien que quelque chose de décisif va se jouer, ce lundi, à la Maison-Blanche.
Deux principes seront posés sur la table par les européens
Le premier concerne le statut légal des territoires conquis par Vladimir Poutine. On va notamment parler de Crimée.
En droit, ça ne peut PAS être une annexion. Il faut explorer autre chose, sans quoi cela voudrait dire que n’importe quel pays peut décider de ses frontières par la force, c’est inacceptable.
Le deuxième principe : pas de gel des lignes de front sans garantie de sécurité solides.
Très concrètement : Quels moyens militaires les américains seraient-ils prêts à engager si Moscou venait à violer un cessez-le-feu ? Et les Européens, dans un cas extrême, iraient-ils jusqu’à confronter l’armée russe sur le champ de bataille ?
Évidemment, on n’y est pas, mais ce scénario, même hypothétique, sera forcément envisagé. Pourquoi ? Eh bien parce qu’aux yeux des européens, la parole de Poutine ne vaut rien et que seul un rapport de force crédible l’obligerait à respecter ses engagements. On dit généralement qu’avec Trump, c’est le dernier qui parle qui a raison.
Il serait vital pour l’Europe et Zelensky qu’à Washington, ce principe se vérifie !