The Avignon Festival will take place from July 5 to 26. Its parallel programming, the OFF, brings together more than 1,700 shows. Five of them, presented by companies from the North and Pas-de-Calais, are accompanied by the Hauts-de-France region as for several years.
« J’ai rien compris et en même temps j’ai tout compris ». Pour décrire son spectacle, Denis Mignien glisse en rigolant cette phrase d’un spectateur. Originaire de Lille, il est metteur en scène du spectacle Charivari, de la compagnie Il Buranello. Cet ensemble de musique baroque, basé à Wasquehal et plutôt habitué des concerts, a cette fois-ci choisi de présenter une oeuvre plus théâtrale.
À partir des textes de William Shakespeare et de la musique d’Henry Purcell, le spectacle est axé sur le thème de la folie. « On parle de pleins de choses à travers ça. On parle de nos folies personnelles, de nos TOC, de nos angoisses, de nos peurs, de nos joies profondes, détaille Denis Mignien. Tout le monde se retrouve dans ces moments d’exultation, où on fait un peu péter les barrières. Ça ne raconte pas une histoire linéaire. Ça touche une vraie universalité. Les gens sortent de là en se disant : « Je ne sais pas pourquoi mais ça me touche ».
Le spectacle a été créé à Saint-Omer et continuera d’être joué dans la région cette automne, mais sera présentée au festival Off d’Avignon en juillet. S’il a l’habitude de l’évènement en tant que spectateur, c’est la première fois que Denis Mignien s’y rend en tant que metteur en scène.
Être vus par un maximum de programmateurs
« Plus que de l’appréhension, y’a de l’appétit. C’est un spectacle qu’on aime défendre, on espère que ça va toucher du monde », s’enthousiasme-t-il. La présence de la compagnie a été facilitée par l’aide de la région dans le cadre du programme Hauts-de-France en Avignon.
Un soutien financier que souligne aussi Anne Conti. La metteuse en scène lilloise présente un spectacle dans le Vaucluse pour la quatrième fois. « Ils poursuivent leur soutien. Ils ne l’augmentent pas mais ils continuent… tant mieux, sourit-elle à propos de cet accompagnement de la région, avant d’expliquer l’importance d’être présent à ce festival : « C’est un peu une fenêtre pour nous d’être vus par un maximum de programmatrices, de programmateurs de la France entière, voire d’autres pays. C’est de plus en plus difficile, avec toutes les restrictions de budget. Tout ça impacte les lieux, et au final, ça impacte les compagnies, et les artistes ».
Elle présente un spectacle basé sur un texte non publié de l’autrice Virginie Despentes : « Elle dit qu’il y a un vieux monde en train de s’écrouler, et comment, par nos actions, notre corps, qui on est, on peut transformer ce monde ». Un spectacle avec lequel elle espère toucher les jeunes. Parmi eux, peut-être, les 180 lycéens et apprentis des Hauts-de-France qui seront également présents au festival. Avec l’accompagnement de la région reconduit cette année, ils assisteront durant cinq jours à une sélection de spectacles.