Sunday, August 10, 2025
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Books: The cleaning lady sells everything, and after?

La Femme de ménage, un thriller psychologique, raconte l’histoire de Millie, une femme au passé trouble qui décroche un emploi de femme de ménage dans une riche famille new-yorkaise qui, malgré son apparence respectable, s’avère de plus en plus instable et toxique.

En 2024, plus de 630 000 exemplaires ont été vendus en France, faisant de ce livre le plus grand succès de l’année.

Entretien exclusif avec Frédéric Thibaud, l’éditeur français de La Femme de ménage

Oumy Diallo a pu s’entretenir avec cet homme, connu pour sa discrétion et dont on sait peu de choses. Elle lui a notamment demandé s’il était gêné par les critiques formulées à l’encontre du style littéraire de Freida McFadden.

Frédéric Thibaud : Je ne suis pas atteint par les critiques de la presse littéraire. Je pense qu’il ne faut pas se tromper : il y a des livres qui sont des œuvres littéraires, et c’est très bien. Il y a aussi des livres qui sont destinés au divertissement, et c’est très bien également. Je pense qu’il ne faut pas attendre la même chose des uns et des autres. Quand vous lisez un livre littéraire, vous ne lui demandez pas nécessairement d’être divertissant. Quand vous lisez un livre de divertissement, vous ne lui demandez pas nécessairement d’avoir une qualité littéraire absolue.

Quels sont ses projets futurs ? Il explique : “Nous avons acheté beaucoup de titres de Freida McFadden. Je pense qu’on en a une quinzaine aujourd’hui qui sont déjà écrits et en attente de publication. Nous avons du Freida McFadden pour de longues années.”

Une “cannibalisation” ?

L’autre roman le plus vendu est La Sage-femme d’Auschwitz, publié par City Éditions, l’éditeur français de La Femme de ménage. Une petite révolution dans le monde très feutré de l’édition, où l’on ne voit pas d’un très bon œil l’émergence de cet outsider, qui existe pourtant depuis 2005. Peut-on alors parler d’une domination sans partage ?

Eric Dupuy : Une partie du secteur du livre craint une cannibalisation du marché par les titres de Freida McFadden. Une autre se dit : “C’est bien, justement, ça fait rentrer des gens en librairie.” On parlait de 4 % du marché : 4 %, c’est pour le seul titre “La Femme de ménage”. Si l’on énumère l’ensemble des titres de cette autrice, cela représente 10 % du marché. C’est colossal. Il y a deux leviers : soit on voit le verre à moitié vide et on se dit que cela cannibalise le marché, soit on considère que cela peut donner un coup de boost à un secteur en déclin.

Un lectorat hétérogène

Caroline Vallat : Le lectorat est composé à la fois de novices et de lecteurs installés qui souhaitent comprendre ce phénomène et achètent le livre parce que tout le monde en parle. Ils nous demandent : “Mais qu’est-ce que ce livre a de si spécial ? Est-il vraiment si exceptionnel ?”
Elle ajoute qu’il n’y a pas de profil type : Il s’agit de personnes de tous âges : des jeunes, des grands-parents, des hommes, des femmes. Ma plus jeune lectrice est en 5eme et a lu toute la série.

L’impact des réseaux sociaux

Et quand on parle du succès fulgurant de La Femme de ménage, il est impossible de ne pas mentionner l’impact des réseaux sociaux, en particulier celui des influenceurs comme l’ancienne star de télé-réalité Nabilla. Le 25 août 2024, elle publie une vidéo sur TikTok dans laquelle elle recommande plusieurs livres qu’elle décrit comme « inspirants et faciles à lire » : L’Alchimiste de Paulo Coelho, Jamais plus de Colleen Hoover, et bien sûr La Femme de ménage de Freida McFadden. La vidéo fait immédiatement le buzz.

Les médias traditionnels sont-ils encore prescripteurs ? Les lecteurs achètent-ils désormais un livre en fonction des tendances sur les réseaux sociaux ? Assiste-t-on à une transformation du rapport à l’objet livre ?

Pour aller plus loin

Meilleures ventes de livres : et si Freida McFadden n’existait pas ?, Eric Dupuy, Livres Hebdo

“La femme de ménage”, de Freida McFadden : les recettes de ce phénomène littéraire, Marianne Payot, L’express

Qui est l’éditeur qui se cache derrière “La Femme de ménage”, best-seller en librairie ?, Marianne Payot, L’express

Son

Albin de la Simone « J’aime lire »

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A Miami marine reporter, Delaney maps coral-reef heartbreaks with watercolor sketches and policy sidebars.
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