L’étalement de la saison, c’est aussi pour le moustique-tigre qui fait des siennes en Corse depuis le début du mois de mai où 3 cas importés de chikungunya avaient déjà été confirmés. Au 29 juillet dernier, onze cas autochtones de chikungunya – cinq nouveaux cas par rapport à la semaine précédente – ont été détectés sur la rive sud du golfe d’Ajaccio.
“Ce qui est demandé aux professionnels de santé, c’est de ne pas attendre la confirmation biologique pour le signaler, pour qu’on se mette de façon très réactive, en ordre de marche, pour éviter tout cas secondaire”, explique le docteur Méchain, responsable de la réduction du risque infectieux à l’ARS de Corse, “autour de ce cas, on va recontacter le patient. Il y a alors deux situations : celle où le cas est dit importé. Donc c’est un patient qui a voyagé en dehors de Corse, dans une zone où il y a une circulation du chikungunya et qui revient avec la maladie. L’autre cas de figure, situation à laquelle on est en train de faire face sur le secteur de Porticcio, c’est une personne qui s’est contaminée sur place et donc le travail de l’ARS, c’est de pouvoir comprendre où le patient a pu contracter la maladie et interroger son parcours géographique, pour identifier les lieux où lui-même avec le virus dans le sang a été susceptible de contaminer les moustiques”.
“Si on n’identifie pas de voyage, on organise ce qu’on appelle une enquête porte à porte dans l’environnement immédiat du patient, on va à la rencontre de la population, des voisins pour limiter la survenue de cas secondaires et également à la recherche de nouveaux cas symptomatiques pour casser la possibilité de chaîne de transmission”, dit encore le médecin.
“La mobilisation de la collectivité de Corse s’opère en parallèle, en entrant dans les propriétés pour faire un diagnostic, identifier les gîtes larvaires, les éliminer et donner les bons conseils aux habitants pour lutter contre les moustiques”, explique encore Mathieu Méchain, “CdC qui secondairement va mettre en œuvre ou pas, des traitements pour tuer les moustiques adultes. Et cette stratégie est complète”.
La maladie du chikungunya est transmise par le moustique-tigre qui, après avoir piqué une personne contaminée, s’infecte et transmet le virus à une nouvelle victime. Bien que rarement mortelle, elle peut causer des douleurs significatives et une incapacité prolongée, affectant grandement la qualité de vie des personnes touchées.
“**En médecine, on fait toujours la balance bénéfice-risque”, dit le docteur Méchain, “**avoir le chikungunya au vu des conséquences qui sont certaines fois très graves, très importantes, conduisant même à l’hospitalisation avec des conséquences articulaires majeures versus une petite exposition, de courte durée, à des répulsifs qui par ailleurs ont des autorisations de mise sur le marché”, conclut le médecin.
