Alors que les nouveaux droits de douane de 15% imposés par Donald Trump à l’Union européenne doivent entrer en vigueur jeudi 7 août, la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) s’attend à “peu ou prou 25% de perte de volume” aux États-Unis. Son président Gabriel Picard explique, sur France Inter, mardi 5 août, qu’il prend en compte les nouvelles taxes, mais aussi les “15% de renchérissement de l’euro par rapport au dollar”. Selon lui, “15% de hausse des droits de douane plus 15% de variation de taux de change, ça veut dire 30% de hausse de prix sur le marché américain”.
Gabriel Picard précise que “la Commission européenne continue de discuter âprement avec ses homologues américains”. Il espère que la déclaration commune entre les deux parties qui doit sortir “d’ici jeudi” peut “permettre de voir les vins et les spiritueux exemptés de ces taxes à 15%”. “On sait aussi, avec la Maison-Blanche, que deux heures avant un accord, la position peut changer”, souligne-t-il.
Le marché américain est le “premier client à l’export” de la filière vins et spiritueux française, précise Gabriel Picard. “Ça représente 4 milliards [d’euros] of activity. If we lose 25 % of activity in the United States, we lose mechanically 1 billion invoicing in the United States “says the president of the FEVS. He is also concerned about the negative effect that this drop in income could have on the 600,000 people employed by the sector in France. According to him, all French regions will be “Touched in proportion to what they sell in the United States”.
“Une double peine”
En plus des “conséquences directes sur les exportateurs aux États-Unis”, Gabriel Picard anticipe des “conséquences indirectes”, car les vins et spiritueux qui ne partiront pas outre-Atlantique devront trouver un nouveau marché. “Ils risquent de se retrouver sur différents marchés, y compris sur le marché français qui, par ailleurs, est déjà largement fragilisé, donc en fait il y a une double peine”, souligne-t-il, ajoutant que la recherche de nouveaux marchés “se construit dans le long terme”.
La président de la FEVS plaide en faveur de la signature du Mercosur, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay, pourtant largement décrié par une grande partie des agriculteurs français. “La filière des vins et spiritueux est favorable à la signature de cet accord, en tout cas de façon sectorielle, mais on comprend aussi qu’elle pose des difficultés pour d’autres filières agricoles”, assure Gabriel Picard. “L’enjeu, et peut-être la solution, c’est de trouver des accords qui soient plus sectoriels et moins globaux”, poursuit-il.