“Ma colère n’est pas retombée, c’est une colère froide”, assène le chef Jacques Marcon, sur France Inter, lundi 14 juillet, quelques jours après avoir publié un long texte contre la loi Duplomb sur Instagram. Une lettre ouverte adressée au sénateur LR Laurent Duplomb, agriculteur, ancien cadre de la FNSEA, qui a porté ce texte réintroduisant certains pesticides, adoptée définitivement mardi 8 juillet par le Parlement. “C’était avant tout une colère contre moi qui suis un consommateur, un acteur de la restauration et qui n’ai pas agi avant”, souligne le chef triplement étoilé du restaurant Régis & Jacques Marcon, à Saint-Bonnet-le-Froid, en Haute-Loire. Il confie s’être senti “un petit peu minable de ne pas avoir réagi avant”.
Laurent Duplomb lui a répondu en l’accusant de se raconter “des histoires idéalisées en mode Martine à la ferme”. “On essaie d’opposer la société civile aux agriculteurs actuellement, on essaye de me faire dire ce que je ne suis pas, c’est à dire un écolo bobo qui n’aime pas les agriculteurs”, dénonce Jacques Marcon. “Je trouve que c’est dommage d’opposer ces deux mondes alors que tout le monde doit travailler ensemble”, poursuit-il.
“Je ne peux plus me taire”
Le chef étoilé précise qu’il s’oppose “à l’agroalimentaire libéral qui vise le profit en premier pour écraser tout monde agricole”. “Malheureusement, Monsieur Duplomb, à mon avis, se trompe. Il est plus du côté de cette agriculture libérale qui doit exporter. Et moi je crois qu’on devrait protéger. Ce serait une meilleure solution que de remettre des pesticides qui tuent”, affirme Jacques Marcon. “J’ai des amis agriculteurs dont les parents partent à 60 ans, où la MSA (Mutualité sociale agricole) leur demande de se taire sur ce sujet là et moi je ne peux plus me taire aujourd’hui”, lance-t-il.
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Jacques Marcon dénonce la volonté du gouvernement de réintroduire des pesticides potentiellement dangereux pour la santé des consommateurs, mais aussi des agriculteurs qui les utilisent. “Autant je suis pro-européen, mais pour l’agriculture, il faudrait qu’on arrête ce monde libéral qui va nous tuer à petit feu. On a une belle paysannerie, une belle agriculture en France et sur l’autel du libéralisme, on est en train de tout casser, donc je trouve c’est vraiment dommage”, fustige le cuisinier. Selon lui, “on a encore un sol vivant en France, peut-être un des plus beaux du monde et il faut vraiment que tout le monde travaille main dans la main”. Il appelle à écouter “un peu plus le peuple” et à respecter la démocratie.
