Sunday, August 3, 2025
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Pressure psychiatry: can we treat without constraining?

Alors que la santé mentale est cette année érigée “grande cause nationale”, associations, professionnels et usagers réclament une refondation du système, basée sur le respect des droits, la continuité des soins et la reconnaissance des patients. Car si, depuis ses origines, la psychiatrie oscille entre soin et enfermement, soumettant souvent les patients à des pratiques coercitives, justifiées par la protection ou la thérapie, aujourd’hui, le défi reste le même : soigner parfois sans le consentement, tout en respectant les droits des patients. Et ce, tout en faisant face aux contraintes structurelles pesant sur le secteur : pénurie de médicaments ou manque de personnel… Comment construire une psychiatrie qui allie soin et respect des droits des patients ?

Les débuts de la folie

Retour sur l’histoire de la folie et de sa médicalisation avec Aude Fauvel, historienne de la médecine et professeure à la faculté de biologie et de médecine de l’Université et de l’Hôpital de Lausanne : “Le mot ‘folie’ est très ancien, il vient du Moyen Âge. Il a été considéré comme un terme qu’il fallait abroger parce que pas scientifique, et éventuellement porteur d’images un peu fantasmatiques, à la fois positives, avec le fol en Dieu, la personne inspirée par Dieu, mais également des personnes, avec des stigmatisations telles que le fou possédé par le diable.” Les débuts de la médicalisation de la folie débutent au 18ᵉ siècle, alors que les religions s’en chargeaient jusque-là : “C’est une histoire qui est très compliquée parce que ça dépend des pays, ça dépend des endroits. En France, il y a l’idée qu’il faut une discipline, une spécialité au sens forte médicale, appelé la médecine spéciale, pour s’occuper des personnes souffrant de troubles psychiques à la fin du 18ᵉ siècle, 19ᵉ siècle, notamment avec Philippe Pinel. On parle d’une révolution, puisqu’on est juste après la Révolution française, qui se ferait autour d’une libération, donc de l’enlèvement d’une forme de contrainte, désaliéné, et puis ça va se suivre par une crise.”

Non à la contention ?

L’UNAFAM, l’Union Nationale des Familles et Amis de personnes Malades et/ou handicapées psychiques, a récemment proposé 48 propositions pour “refonder la psychiatrie”. Julia Legrand, sociologue de la santé, revient sur l’une de ces propositions ; l’abolition de la contention : “Il y a seulement 15% d’établissements qui déclarent avoir peu ou pas de recours à la contention en France. Il y a diverses pratiques de contraintes que j’ai pu observer dans un hôpital public de psychiatrie adulte. Il y a le recours à l’enfermement, ce qu’ils appellent chambres sécurisées d’isolement, où les personnes sont enfermées. Il y a la contention physique aussi des personnes elles-mêmes, avec des sangles sur des sortes de lits. Il y a aussi la question des traitements avec les injections retard, c’est-à-dire des traitements qui durent très longtemps, qu’on pourrait comparer à des camisoles chimiques en quelque sorte. L’ONU a dénoncé ce type de pratique en France, alors que d’autres pays ont mis en place des directives anticipées pour les personnes qui, avant de développer une maladie ou dans des moments de lucidité, peuvent déclarer comment elles veulent être prises en charge et notamment refuser d’avoir des pratiques de contrainte durant leur prise en charge, ce qui a largement diminué ce type de pratique.

Maeva Musso, psychiatre et pédopsychiatre, présidente de l’Association des jeunes psychiatres et des jeunes addictologues, veut aller encore plus loin en proposant l’abolition de l’isolement : “Toutes ces pratiques-là sont des pratiques traumatogènes qui altèrent le lien de confiance qu’on peut avoir avec les usagers. Ce n’est pas une obligation, on n’est pas obligé de recourir à ça. C’est important de parler de la responsabilité, notamment collective et de l’action collective, c’est pour ne pas faire reposer sur les soignants et l’individu la responsabilité de cette transformation. On veut aller vers une psychiatrie qui est respectueuse des droits et dont le besoin des personnes et les droits des personnes seraient la boussole.”

kendall.foster
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A New York fashion-tech editor, Kendall reviews smart fabrics while staging TikTok runway experiments in her loft.
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