Aujourd’hui dans les Midis de Culture, de la douceur et de la poésie. Nous sommes de plus en plus nombreux à lire des poèmes, ce tout petit secteur de l’édition qui a bondi de 17% en 2024, et pour parler de ce renouveau du genre, nous sommes en compagnie de Cécile Coulon. Elle a commencé à écrire à l’âge de seize ans, elle a publié neuf romans, bientôt dix, et quatre recueils de poésie. Si vous la cherchez, vous la trouverez peut-être dans les grandes plaines, les forêts profondes ou devant un feu de bois, car elle aime la nature sauvage. Peut-être la trouverez-vous en train de courir, car Cécile Coulon, qui a publié au printemps le recueil de poèmes Retrouver la douceur, est toujours en mouvement. Mouvement de la langue, mouvement du corps : chez elle, le geste et la pensée se confondent, et le résultat nous transporte.
Cécile Coulon explique ce qui a fait entrer la poésie dans sa vie : “Pour être tout à fait honnête, j’ai découvert la poésie, non pas à travers des recueils de poèmes, mais grâce au cinéma, et ma première très grande gifle poétique a été Le Roi et l’oiseau. Il se trouve que j’ai toujours fonctionné et je fonctionne encore maintenant par obsession culturelle. Quand quelque chose me plaît, quand je plonge dans une œuvre ou plutôt, quand une œuvre plonge en moi, j’ai tendance à la regarder, à l’écouter encore et encore à l’épuiser d’une certaine façon. Très tôt, mes parents m’ont montré Le roi et l’oiseau, et j’ai eu une sorte d’épiphanie. Je pense que j’ai vu ce film 150 fois, j’ai appris par cœur les dialogues et la musique. Ensuite, j’ai regardé qui en avait écrit le scénario, et il s’agissait de Jacques Prévert. Donc la poésie est entrée dans ma vie grâce au scénario du Roi et l’Oiseau, écrit par Jacques Prévert.“
Pour Cécile Coulon, la poésie est la forme littéraire qui permet le mieux de faire entendre les émotions : “Je crois que la poésie, c’est être capable, en quelques mots, en moins de quelques minutes, de faire comprendre à celui ou celle qui nous écoute que nous sommes dans une émotion intense qui est là, en nous, depuis des années. En ce qui me concerne, le poème est un alignement de vastes émotions qui nous dépassent dans le quotidien. En poésie, il y a une densité de la langue et de la sensation qui font qu’on est toujours mis KO par un poème que l’on comprend.”
La poésie dans la nouvelle collection “Poésie commune” des éditions MF
En deuxième partie d’émission, il est encore question de poésie. Les Midis de Culture accueillent l’éditeur Bastien Gallet et la poétesse Séverine Daucourt, pour évoquer la nouvelle et réjouissante collection intitulée Poésie Commune qui paraît aux éditions MF. En avril 2025, quatre recueils ont inauguré cette collection : Poudreuse de Séverine Daucourt, Xixi de Florence Jou, Veules-les-Roses de Gabrielle Schaff et Les branches des autres de Camille Sova, et au printemps 2026 quatre autres livres seront publiés.
Bastien Gallet explique les origines de cette nouvelle collection : “Cette collection est née d’une série de conversations avec Laure Gauthier qui est une écrivaine, poétesse et amie. On avait reçu dans nos éditions un grand nombre de manuscrits de poésie, ce qui était un peu nouveau pour nous puisqu’on ne publie pas naturellement de la poésie, même si on publie des livres qui s’en rapprochent. De son côté, Laure avait constaté un renouveau de l’écriture poétique, au sens d’une pluralisation des formes, des écritures, des paroles, des dispositifs, mais aussi une invention, une nouvelle manière de se brancher sur le contemporain. Donc, l’idée de collection est née assez vite. On a réuni un comité de huit membres, tous des auteurs et des autrices et tout se fait, se lit, se construit et se décide au sein de ce comité.”
“Poésie commune” est aussi une chronique sur la revue en ligne “Les Temps qui restent”.
Archive
- Michèle Lalonde récitant son poème Speak White, pendant La Nuit de la Poésie, 1970
Références musicales
- Henri Tachan, La tendresse
