Before the arrival of the Tour de France on July 22 at the top of Mont Ventoux, here Vaucluse returns to the significant episodes which bind the big loop and this ascent. Back on the arrival of the 14th stage of the 2002 Tour and the victory of Richard Virenque. A return to the top.
Le Mont Ventoux a souvent servi de décor à des rédemptions cyclistes. Celle de Richard Virenque en est une des plus fortes. Depuis l’affaire Festina en 1998, Virenque traîne l’image d’un champion éclaboussé puis moqué pour avoir nié l’évidence du dopage avant de finalement avouer.
Après une suspension qui l’a privé de Tour de France en 2001, Richard Virenque revient sur la Grande Boucle. Ce n’est plus le favori des années 90, mais un baroudeur repenti qui tente, à sa manière, de réécrire son histoire. Ce 21 juillet 2002, le peloton part de Lodève dans l’Hérault, direction le Géant de Provence. Virenque s’échappe très tôt, avec quelques compagnons de fortune. Sur le bord des routes vauclusiennes, un nom revient souvent à la bouche des spectateurs. Celui de Richard. La “Virenque Mania” n’a pas pris une ride.
Richard Virenque, roi du Ventoux
Dès les premiers virages de l’ascension après Bédoin, Virenque lâche les derniers coureurs de l’échappée matinale. S’il doit en rester un, c’est lui. Le peloton revient, alors pas de minutes à perdre. Encouragé par un public en liesse Richard Virenque se dirige vers une victoire de prestige, en solitaire, comme à la belle époque chez Festina. Derrière, les favoris pour la victoire à Paris s’expliquent : Lance Armstrong et le basque Joseba Beloki partent rattraper le coureur varois. L’Américain s’en ira tout seul à sa poursuite, comme en 2000 avec Marco Pantani.
Mais cette fois-ci, le maillot jaune a trouvé plus fort que lui. Virenque ne faiblit pas et se bat. À quelques mètres de ligne, il se permet de célébrer sa victoire avec sa signature. L’index levé, le regard grave : une façon pour lui de faire taire les détracteurs, les moqueurs. Ceux qui ne croyait pas en lui. “Richard Virenque, roi du Ventoux !” s’exclame Christian Prudhomme, l’actuel directeur du Tour qui était à l’époque journaliste, aux commentaires de l’époque.
“C’est signé Richard Virenque”
Quand il franchit la ligne d’arrivée, il s’effondre, vidé. Ce n’est pas seulement une victoire d’étape. C’est une victoire sur lui-même. Une manière de dire : “Je suis encore là. J’ai fauté, mais je me bats.” À l’époque, beaucoup doutaient qu’il puisse retrouver un tel niveau. Mais son panache, son sens de la course et son goût pour les grandes échappées lui permettent de reconquérir le cœur du public français. “C’est signé Richard Virenque” dira-t-il après l’arrivée. “Je suis content pour moi mais aussi toutes les personnes qui ont cru en moi.”
[Cyclisme.Tour de France : 14ème étape]
Lui qui avait déjà remporté plusieurs étapes du Tour dans les années 90 devient peu à peu une figure de la résistance à la modernité du cyclisme “aseptisé” des années Armstrong. Le chouchou du public français remportera d’autres étapes en 2003 et 2004, ainsi que deux autres maillots à pois sur les Champs-Élysées.
Richard Virenque reste, encore aujourd’hui, le dernier vainqueur français au sommet du Ventoux.