While his team made an starting Tour de France, the manager of the Breton team Arkea-B & B Hotels Emmanuel Hubert gave Armoric an interview to the margins of the 8th stage in Saint-Méen-le-Grand to here. He evokes the difficulties after the loss of his two sponsors.
Un début de Tour de France 2025 comme dans un rêve pour l’équipe Arkea-B&B Hôtels : son leader Kevin Vauquelin est 3e du classement général, le collectif 4e du classement par équipes et le premier passage seul en tête dans la côte de Mûr-de-Bretagne du Finistérien Ewen Costiou a donné des frissons à tous les supporters de la formation bretonne. Mais en coulisses, la situation est moins heureuse : les deux sponsors-titre Arkea et B&B Hôtels ont annoncé leur désengagement à la fin de la saison. Le temps presse pour sauver l’équipe et trouver des entreprises prêtes à financer le budget de l’équipe. Alors que le peloton a quitté la Bretagne ce samedi, Emmanuel Hubert nous a accordé une interview à Saint-Méen-le-Grand pour évoquer ce début de Grande Boucle et sa recherche de sponsors.
ICI Armorique : Ce début de Tour, on imagine quand même qu’il doit vous ravir ! Est-ce qu’il est même au-delà de vos attentes?
Emmanuel Hubert : Complètement, on serait ravis à bien moindre ! Quand on se bat contre des grandes écuries, contre des très grosses équipes, il est évident que d’exister à ce niveau et d’être à l’image comme on peut l’être, au feu de l’actu avec Kevin mais aussi l’équipe qui fonctionne très bien, puisqu’on est quatrièmes du classement par équipes au bout d’une semaine, ça veut dire beaucoup de choses. Ça veut dire que l’équipe fonctionne et qu’elle est bonne forme sur ce Tour de France.
Heureux d’être en Bretagne et même en Ille-et-Vilaine lieu du siège social de votre formation ?
Emmanuel Hubert : Exactement, on est basés à Bruz, moi je suis né à Saint-Malo et j’ai habité Fougères pendant très longtemps. D’être sur nos terres, de savoir qu’on va traverser l’Ille-et-Vilaine de long en large, ça fait toujours chaud au coeur. Même hier de partir de Saint-Malo et d’arriver à Mûr-de-Bretagne, on s’aperçoit que d’une part que notre sport est magique parce que d’avoir tout ce nombre de spectateurs sur le long de la route, là encore ça fait chaud au cœur. D’autre part ça veut bien dire que la Bretagne est une terre de vélo…
On a vu des pancartes disant qu’il fallait “sauver votre équipe bretonne”. Où en êtes-vous de votre recherche de financements, au moment même où les coureurs font une belle pub à l’équipe ?
Emmanuel Hubert : Comme je le disais à l’instant à mon ami Jean-Paul Ollivier, on n’est pas en train de choisir la couleur du maillot pour 2026. Donc ça veut dire qu’on est quand même assez loin de conclure un partenariat. C’est pour ça que je lance et relance des appels chaque jour, c’est parce que cette équipe elle ne doit pas mourir. Que ce soient avec des entrepreneurs bretons, nationaux, voire au-delà de nos frontières, j’estime que cette équipe a le droit et le besoin d’exister. Et surtout de conserver ce format qui existe aujourd’hui, avec cet ADN familial, de plaisir, tout en étant hyper professionnel. Je pense que le public français, mondial, a besoin d’avoir ce système avec d’un peu plus petites équipes que les grosses armadas.
Quand on voit le Tour de France que réalisent les Vauquelin ou Costiou, est-ce que ça émeut le patron que vous êtes ? On a l’impression qu’ils cherchent à vous sauver ou à vous rendre ce que vous leur avez donné…
Emmanuel Hubert : Bien sûr ! Kevin c’est un super gamin : il sait dire bonjour, il sait dire au revoir, il sait dire merci. Donc ça veut dire qu’il a reçu une bonne éducation, et ce n’est pas le cas de tout le monde parfois… Dans la génération qui est la sienne des 20-25 ans, ils ne sont pas tous câblés comme lui. Il est super authentique, il n’a pas le melon, il n’a pas la grosse tête. Il connaît encore le prix de la baguette…
Est-il sur le départ ?
Emmanuel Hubert : Peut-être, a priori. Maintenant, jusqu’à preuve du contraire il est encore chez nous jusqu’au 31 décembre 2025. Il fait son job, il a un Tour de France à accomplir, nous aussi. Après je pense qu’il faut séparer aussi les choses.