The association to combat corruption was in Bastia on Wednesday and Thursday to raise awareness among citizens and strengthen their commitment while our island appears among the first regions in terms of providing probity according to the latest report of the French Anti -Corruption Agency.
Ils sont « allergiques à l’injustice » et veulent que les citoyens retrouvent confiance en leurs élus et la démocratie, les représentants de l’association de lutte contre la corruption Anticor étaient à Bastia ces deux jours place Saint Nicolas dans le cadre de son premier tour de France contre la corruption. Objectif : sensibiliser les citoyens et renforcer leur engagement en faveur du contrôle de l’action publique et sa transparence.
La double peine en Corse
Une action qui intervient au lendemain de la parution du dernier rapport de l’agence française anticorruption classant notre île parmi les premières régions en termes d’atteinte à la probité et alors que les services de justice ont également fait état d’une vaste recomposition du milieu mafieux insulaire et de son infiltration dans la société.
Situation confirmée par le référent de l’association et ancien maire de Centuri, David Brugioni, pour qui l’anonymisation des lanceurs d’alerte est un combat, « il y a pas mal de signalements, on parle, on sait ce qu’il se passe et le fonctionnement de la démocratie en prend un coup » dit-il. « Quand on voit un conseil municipal qui délibère pour faire ses affaires personnelles, on est en droit de se poser des questions » estime l’ancien élu lui-même confronté à une situation de ce type par le passé.
« Je découvre pas mal de dossiers, j’ai des alertes qui nous arrivent un peu tardivement et malheureusement c’est la double peine… je pense à ces fonctionnaires qui voient énormément de choses et savent très bien que lorsqu’ils vont faire la démarche il y aura des conséquences professionnelles et personnelles » explique David Brugioni citant l’exemple d’une famille insulaire qui a dû « quitter la Corse après avoir fait un signalement, son devoir ! »
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La protection des lanceurs d’alerte
Contrôler l’action publique, exiger la transparence, alerter, dénoncer et faire valoir ses droits c’est le message de l’association qui compte quelques 10 000 adhérents en France dont une soixantaine ici ainsi que de nombreuses procédures judiciaires où elle s’est portée partie civile dans le cadre d’affaires très médiatisées comme les dossiers Benalla ou Sarkozy au niveau national, ou encore celui des gîtes ruraux en Corse…mais aussi au quotidien dans des communes très petites indique Elise Van Beneden, la vice-présidente d’Anticor présente à Bastia ce jeudi qui explique inciter les témoins de « corruption, trafic d’influence, prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics » à se rapprocher de l’association dont les membres sont « disponibles pour expliquer ce que sont ces infractions », et porter cette alerte « potentiellement à leur place » pour les protéger de possibles représailles. « Si vous voulez le faire vous-même dans les règles, il y a une loi de protection des lanceurs d’alerte en France mais il faut rentrer dans des cases » prévient l’avocate de profession et membre d’Anticor qui avec plusieurs autres structures associatives a fondé en France « la maison des lanceurs d’alerte », un endroit où l’on peut aller « demander de l’aide avant, pour être certain d’être protégé au maximum. »
Dans la perspective des prochaines municipales, dans moins d’un an, et en faveur de la transparence dans la vie publique l’association via son référent local compte aussi proposer une charte de bonnes pratiques aux élus et candidats.
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