Tourism: a very contrasting month of July according to the region, with “prudent” holidaymakers on expenses

Le mois de juillet n’a pas eu la même saveur pour tous les professionnels du tourisme. Selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, la fréquentation dans l’hôtellerie et la restauration a augmenté de 6,4% à Paris, par rapport à 2023 (l’année de référence, hors JO en 2024). Elle a en revanche baissé de 0,5% en moyenne dans le reste du pays. Mais l’Umih précise que ce chiffre n’est pas révélateur, tant les disparités sont importantes entre les régions. “Il y a surtout une baisse de pouvoir d’achat, et le moral des ménages qui est plutôt à l’économie qu’à la dépense, constate Véronique Siegel, présidente nationale de l’Umih hôtellerie française. La météo peut avoir un impact, mais bien moins important que sur les week-ends du printemps, où là, l’effet météo-dépendance est très important. Pour juillet, c’est un peu moins le cas”.

“De grands écarts d’une région à l’autre”

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• Un “mois de juillet historique” pour les Hauts-de-France

Certains professionnels peuvent avoir le sourire dès le milieu de l’été. Hauts-de-France Tourisme, interrogé par ICI Nord, évoque “un mois de juillet exceptionnel” dans la région, avec un taux d’occupation des hôtels en forte hausse sur un an. “Les Hauts-de-France ont fait un mois de juillet historique, puisqu’ils étaient le lieu de départ du Tour de France, la presse était donc là pendant une semaine, les équipes aussi…” assure Véronique Siegel. Elle note une augmentation de 23% des revenus par rapport à juillet 2023 (un chiffre calculé sur la base du revenu moyen par chambre disponible).

• Quelques destinations normandes séduisent les touristes

“Quelques destinations haut de gamme de Normandie tirent aussi leur épingle du jeu, avec des chiffres positifs”, ajoute Véronique Siegel, tels que des stations balnéaires ou des sites comme le Mont-Saint-Michel. La Manche continue effectivement de séduire les touristes l’été, assure ICI Cotentin, précisant qu’en juillet, le département a enregistré 7,9 millions de visites, soit une hausse de 7% par rapport au mois de juillet 2024 et équivalent à juillet 2023. En revanche, cela ne suffit pas à inverser la tendance moyenne, à la baisse, de toute la région. Dans les campings normands, seulement 60% des logements en locations (comme les mobiles homes) étaient remplis en juillet, rapporte ICI Normandie.

• Le haut-de-gamme tire une partie de la région PACA vers le haut

Enfin, le mois de juillet a été “honorable pour une partie de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, autour de Nice, Cannes, avec des chiffres tirés là aussi par le tourisme haut de gamme”, décrit la présidente nationale de l’Umih hôtellerie. Quelques départements comme la Dordogne et la Mayenne affichent aussi un bilan positif pour ce début d’été.

• Des chiffres en baisse dans de nombreuses régions…

Les résultats du mois de juillet sont loin d’être satisfaisants pour tout le monde. “On a de grands écarts d’une région à l’autre”, confirme Véronique Siegel. “Les chiffres sur les littoraux de l’Atlantique nord et sud sont en berne. La Corse est aussi en évolution négative, avec des revenus en baisse de 5,6% par rapport à 2023, notre année de référence. Les Hautes-Pyrénées sont même à -6%, la Nouvelle-Aquitaine à -3%, la Bretagne à -0,3%”, liste-t-elle.

• … voire “catastrophiques”, dans le Var, l’Ardèche, le Gard, la Somme

“Où sont les touristes dans le Var ?” s’interrogeait même ICI Provence mi-juillet, donnant l’exemple du porte-parole des restaurateurs des plages du Mourillon, dans le Var, dont l’établissement a du mal à être rentable, entre le manque de clientèle et le personnel mobilisé. Après une saison printanière au beau fixe, les professionnels du tourisme en Ardèche ont, eux aussi, remarqué un creux de fréquentation, avec notamment des touristes étrangers 11% moins nombreux que l’année précédente à la même période, selon ICI Drôme-Ardèche. Les commerçants du Grau-du-Roi, dans le Gard, qu’a rencontrés ICI Gard Lozère, évoquent même un mois de juillet “catastrophique”.

Baisse de pouvoir d’achat et “moral à l’économie”

Autre constat : même dans les départements où les touristes sont au rendez-vous, la consommation baisse. “À l’exception des destinations à forte clientèle internationale haut de gamme, les vacanciers consomment moins, nous le constatons partout, et notamment cette année, décrit la présidente nationale de l’Umih hôtellerie. On est loin des années post-Covid où les gens ne regardaient pas à la dépense.”

Interrogé par ICI Pays de Savoie, le vice-président de l’Umih en Savoie et Haute-Savoie évoque “l’instabilité politique mondiale”. “Les gens sont un peu effrayés, affirme-t-il. Ils ont un peu peur, ils font attention et donc ils consomment moins. Tout cela cumulé, cela donne une saison qui n’est pas formidable. Et c’est la deuxième comme ça donc cela devient un peu inquiétant.” “Ça fait trois mois qu’on nous parle de la dette, le Premier ministre est intervenu le 15 juillet pour en parler, ce sont des messages qui vont obérer le moral et avoir des répercussions sur la dépense, confirme Véronique Siegel. Les gens sont plus prudents. On le voit, l’épargne est haute.” Ces craintes se traduisent concrètement par des changements de pratiques et d’habitudes des vacanciers.

• Des hébergements plus économiques

Au Pays Basque par exemple, l’affluence était bien là en juillet, à un niveau stable par rapport à 2024, mais avec des nuitées en baisse de 4% dans les hôtels, selon les chiffres de l’agence départementale du tourisme, transmis à ICI Pays Basque. Certains touristes choisissent en effet des hébergements moins coûteux, en gîte, camping, ou autre location saisonnière, d’autant que les hôteliers n’ont eu d’autre choix que d’augmenter leurs prix en raison de l’inflation, confirme l’Umih. Dans la Somme, un professionnel du tourisme explique à ICI Picardie que les courts séjours sont plus fréquents et que “de plus en plus de gens se déplacent en vans, donc ils ne vont pas dans les logements.” Même dans les campings, “les séjours raccourcissent” assure le président du syndicat des campings du Var, invité sur ICI Provence.

• “On a même des sandwichs qu’on partage”

L’Umih note “un ticket moyen en baisse sur la restauration. Dans les hôtels, on a des gens qui vont prendre des petits déjeuners plus longs et plus tardifs, et qui ne se retrouvent pas dans les restaurants le midi”, affirme Véronique Siegel. “Nous faisons attention à notre budget, on pique-nique midi et soir“, témoigne un couple de vacanciers rencontrés au Pradet, dans le Var, par ICI Provence. Le constat est le même en Loire-Atlantique : “Dans les restaurants, on a moins d’apéritifs, on a de plus en plus de demandes de desserts qu’on partage. On a même des sandwichs qu’on partage”, assure la directrice générale de l’office de tourisme de Pornic au micro de ICI Loire-Océan.

• Recherche d’activités gratuites ou moins chères

Les vacanciers font aussi attention à leur portefeuille au moment de choisir les activités des vacances, en se tournant vers l’achat de pass à entrées multiples, ou des activités peu onéreuses. Selon l’office de tourisme de Sarlat, en Dordogne, “les visiteurs s’intéressent toujours plus aux activités gratuites”, comme le rapporte France 3. Il en est de même en Corrèze et en Haute-Vienne, où les activités gratuites organisées par la Chambre de commerce et d’Industrie ont du succès, illustre ICI Limousin.

REPORTAGE BILAN TOURISME JUILLET 2025

La présidente nationale de l’Umih hôtellerie garde toutefois espoir concernant le mois d’août. “Pour l’instant, la première quinzaine d’août semble favorable, sourit Véronique Siegel. Les échanges que nous avons nous laissent penser qu’on concentre une vague de touristes assez importante sur cette période.”