Pour la dernière émission de la saison, le vrai ou faux junior s’intéresse aux infox dans le domaine de la santé, l’une des thématiques les plus plébiscitées par les comptes qui désinforment sur les réseaux sociaux. Adam, élève au collège Jean-Perrin de Nanterre (Hauts-de-Seine), veut vérifier deux informations.
Pas de lien entre vaccin et autisme chez l’enfant
Adam : “Certains vaccins peuvent-ils causer des handicaps physiques ou mentaux” ?
La réponse est non. Aucun lien de causalité n’a jusqu’ici été prouvé entre l’administration d’un vaccin et le développement d’un handicap physique ou mental. Ce que l’on peut dire à ce sujet, c’est que les vaccins, comme tout produit de santé, peuvent avoir des effets indésirables.
Comme le rappelle l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), ces effets secondaires se font généralement sentir dans les deux semaines après la vaccination. La plupart du temps, il s’agit de fièvre ou de douleur et/ou rougeur à l’endroit de l’injection. Il y a parfois des cas d’allergies, de problèmes digestifs ou de somnolence, mais c’est très exceptionnel.
Une théorie du complot qui refait surface
Alors, d’où vient cette idée que les vaccins seraient à l’origine du handicap ? D’une fausse information qui refait régulièrement surface sur les réseaux sociaux. C’est l’idée selon laquelle il y aurait un lien entre la vaccination et le développement de l’autisme chez les enfants. Cette théorie mensongère est notamment véhiculée depuis plusieurs années par Robert Kennedy Junior, le fils de l’ancien président des Etats-Unis, connu pour son opposition aux vaccins en général. Nommé ministre de la Santé par Donald Trump, Robert Kennedy Junior continue de colporter cette infox.
Invité lundi 30 juin dans l’émission du complotiste Tucker Carlson, il a évoqué une étude publiée en 1999 qui, selon lui, aurait conclu à une hausse de “1 135%” des cas d’autisme chez les enfants ayant été vaccinés contre l’hépatite B “dans leurs 30 premiers jours” par rapport à ceux qui avaient été vaccinés plus tard ou pas du tout. L’étude Wakefield à laquelle Robert Kennedy Junior fait référence ne s’intéressait pas au vaccin contre l’hépatite B mais au ROR (rougeole-oreillons-rubéole). Par ailleurs, ces travaux, qui ne respectaient pas la méthodologie scientifique, ont été dépubliés en 2010 par The Lancet .
Depuis 1998 plusieurs études (l’une des plus vastes a été publiée en 2019) ont, au contraire, montré qu’il n’y avait pas de lien entre vaccination et autisme chez les enfants. Malheureusement, le ministre de la santé de Donald Trump, ne cite jamais ces travaux.
La plupart des grains de beauté sont inoffensifs
Adam : “J’aimerais savoir si les grains de beauté sont des cancers inoffensifs”
L’oxymore “cancer inoffensif” n’a pas de sens en termes médicaux. Par définition, le cancer est une maladie très offensive, dangereuse. Il y a des tumeurs bénignes, sans gravité, et des tumeurs malignes, qui sont des cancers.
Selon la docteur Marie-Estelle Roux, membre du syndicat des dermatologues vénérologue (SNDV), la plupart des grains de beauté sont inoffensifs. Le SNDV estime que 20 à 30% des mélanomes, les cancers de la peau, proviennent d’une dégénérescence d’un grain de beauté. Dans 70 à 80% des cas, le cancer se développe à partir de nouvelles taches apparues sur la peau. Des lésions qui peuvent, parfois, être confondues avec des grains de beauté.
@dr.amelkorchi Comment surveiller ses grains de beauté? \#medicine \#doctor ♬ Chill Day – LAKEY INSPIRED
Pour tenter de distinguer un grain de beauté d’une lésion dangereuse, les dermatologues ont mis au point le test ABCDE. Cette tâche est asymétrique ? Les bords sont-ils irréguliers ? Est-ce que la couleur est non homogène ? Le diamètre est-il supérieur à 6 millimètres ? Est-ce que son aspect a évolué ? Si vous répondez oui à au moins une de ces questions, ou si vous avez un doute, il faut consulter un médecin.
